Médicament fibromyalgie

Sommaire

médecin médicament Thinkstock

Les médicaments contre la fibromyalgie diminuent la douleur, mais ils ne guérissent pas la fibromyalgie.

Traitements contre la fibromyalgie : les types de médicaments

Bien que l'origine de la fibromyalgie ne soit pas encore connue, des traitements contre la douleur sont prescrits pour tenter de minimiser l'inconfort des malades.

Les médicaments les plus efficaces sont les traitements utilisés :

  • pour vaincre la dépression : antidépresseurs tricycliques comme l'amitriptyline, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (milnacipran, duloxétine...) et les gabapentinoïdes (prégabaline, gabapentine) ;
  • pour soigner l'épilepsie : les « anticonvulsivants ».

Ces molécules, qui agissent sur le système nerveux central, ont des effets indésirables connus comme une somnolence et des vertiges.

Par ailleurs, selon les experts, les traitements médicamenteux sont faiblement recommandés en cas de fibromyalgie, car ils sont inintéressants (seule la naltrexone à faible dose pourrait avoir une certaine efficacité).

Ils ne doivent intervenir qu'en cas :

  • de douleurs sévères avec :
    • la duloxétine 60 mg,
    • la prégabaline 300 mg (disponibles uniquement sur prescription sur ordonnance sécurisée et pour une durée maximale de 6 mois),
    • le milnacipran 100 mg,
    • le tramadol (disponible uniquement sur prescription et pour trois mois seulement) ;
  • de troubles du sommeil avec l'amitryptiline et la prégabaline.

Attention : le mésusage de la prégabaline peut mener au décès. Plus généralement, la prégabaline ne doit pas être utilisée au cours de la grossesse en raison du risque de malformations congénitales majeures qu'elle fait courir à l'enfant à naître.

Ces traitements sont à prendre durant 12 semaines pour qu'ils puissent, éventuellement, se montrer efficaces.

Traitements contre la fibromyalgie : les médicaments utilisés

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Les raideurs musculaires dues à la fibromyalgie et ressenties par les personnes souffrant également d'une polyarthrite rhumatoïde peuvent être atténuées grâce aux AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés par 54 % des patients).

Ce médicament contre la fibromyalgie ne peut être pris sur une longue période, car il risque d'entraîner hypertension et ulcères à l'estomac. Par ailleurs, 94 % des malades utilisent des antalgiques pour soulager leurs douleurs.

Bon à savoir : les corticoïdes sont fortement déconseillés en raison de leurs effets indésirables et du manque de preuves de leur efficacité.

Myorelaxants et antidépresseurs

Les myorelaxants et les antidépresseurs font partie des traitements médicamenteux les plus prescrits en cas de fibromyalgie.

Les myorelaxants aident à détendre le système musculaire, apaisent contractions et douleurs.

Les antidépresseurs de type IMAO ou IRS ont pour mission d'atténuer le syndrome dépressif susceptible de faire son apparition chez certains des malades épuisés par les douleurs. Bien qu'utilisés par 82 % des patients, ils n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour l’amélioration de la douleur, de la fatigue ou du sommeil.

De plus, 52 % des patients prennent des anxiolytiques.

Remarque : dans le cadre de la fibromyalgie, il est très important de ne pas traiter uniquement la douleur, mais aussi les symptômes associés, qui détériorent considérablement la qualité de vie.

Morphiniques

Dans les cas de douleurs extrêmes invalidant considérablement les personnes atteintes de fibromyalgie, des morphiniques sont prescrits durant une période relativement courte, afin d'éviter toute dépendance.

Néanmoins, de façon générale, les opiacés de niveau 3 sont fortement déconseillés. En France, les autorités de santé et plusieurs sociétés savantes ont émis des recommandations afin de prévenir le mésusage des antalgiques et co-antalgiques. Elles stipulent en particulier de ne pas utiliser d’opioïdes forts dans la douleur chronique non cancéreuse y compris en cas de fibromyalgie.

Bon à savoir : il n'existe aucune donnée permettant d'évaluer l'intérêt ou l'efficacité des cannabinoïdes ou des substances antipsychotiques dans le cadre de la fibromyalgie mais ils semblent prometteurs, d'autant qu'ils pourraient éviter les mésusages liés aux opioïdes.

Protocole multidisciplinaire

À eux seuls, les différents traitements médicamenteux prescrits aux personnes souffrant de fibromyalgie et surtout du Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus (ou SPID) ne permettent pas d'apporter une amélioration suffisante de l'état de santé.

Tout médicament contre la fibromyalgie entre immanquablement dans un protocole multidisciplinaire incluant une ou plusieurs des thérapies suivantes :

  • Un suivi en centre anti-douleurs en milieu hospitalier.
  • Une cure thermale (qui soulage la douleur et améliore la qualité de vie).
  • L'immersion en eau chaude.
  • Des séances de relaxation, de méditation, de sophrologie (22 % des patients y ont recours). Ces pratiques de relaxation purement méditatives ont un faible effet positif sur la qualité de vie et la douleur, quoiqu'elles permettent d'améliorer le sommeil.
  • Le yoga, le taï-chi ou le qi gong, qui sont appréciés pour leur effet positif sur le sommeil, la fatigue et la qualité de vie.
  • Une thérapie cognitivo-comportementale, qui aura un léger impact sur la réduction de la douleur à long terme, le handicap et l’humeur. En revanche, des approches comme le biofeedback, l'hypnothérapie, le rêve éveillé ou la visualisation guidée n'ont pas fait la preuve de leur efficacité.
  • Des médecines douces et des traitements naturels (acupuncture pour 21 % des patients, homéopathie pour 19 % d'entre eux, phytothérapie, etc.), qui améliorent douleur et fatigue.
  • La neurostimulation non invasive : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (STMr) et la stimulation électrique transcrânienne à courant continu (STCC). La majorité des travaux montre une amélioration des douleurs ou des fonctions cognitives grâce à ces deux approches de stimulation du cerveau dans des zones choisies. Ces deux techniques ont leur place en troisième ligne de traitement sachant qu'assez peu de centres de soin sont équipés, en France. 
  • La neurostimulation électrique transcutanée (TENS) est utilisée dans le cas des douleurs neuropathiques (dans ce cadre, elle fait partie de la première ligne des traitements). Elle consiste à contre-stimuler le système nerveux en périphérie afin d’induire des paresthésies ayant un effet antalgique.
  • Des essais suggèrent aussi qu'une perte pondérale pourrait réduire la douleur et la fatigue associée.

Remarque : il a par ailleurs été prouvé que le traitement de première ligne des patients fibromyalgiques devait être non médicamenteux. Il doit en effet en tout premier lieu être basé sur les exercices physiques, qui sont efficaces aussi bien sur la douleur que sur la diminution des capacités fonctionnelles et qui sont donc fortement recommandés.

L'éducation thérapeutique du patient

L'éducation thérapeutique du patient est également indispensable et elle doit être intégrée aux soins de façon à aider le patient et ses proches à comprendre la maladie chronique et ses traitements afin de maintenir ou d’améliorer sa qualité de vie.

Bon à savoir : les thérapies à l'effet le mieux démontré contre la fibromyalgie sont l'éducation thérapeutique, l'exercice aérobique et les thérapies cognitivo-comportementales.

Son principal objectif est de permettre au patient de devenir acteur de sa santé. L’éducation thérapeutique du patient permet de mieux comprendre les objectifs thérapeutiques poursuivis, de travailler sur les attentes des patients et ainsi de favoriser l’adhésion au programme thérapeutique. À terme, l’objectif est que les patients développent différentes stratégies d’ajustement pour faire face et trouver une réponse adaptée à leur symptomatologie (elle n'améliore le niveau de douleur que de façon inconstante).

Ces pros peuvent vous aider

Liens rapides